Parti Communiste International

Octobre 2011

     QU’ILS «PAYENT» OU «NE PAYENT PAS» LEURS DETTES, TOUS LES ÉTATS BOURGEOIS EUROPÉENS S’ATTAQUENT À LA CLASSE PROLÉTARIENNE
     LES TRAVAILLEURS NE PEUVENT DÉFENDRE LEURS OBJECTIFS QUE PAR LA MOBILISATION GÉNÉRALE, EN SE RÉORGANISANT EN UN VÉRITABLE SYNDICAT DE CLASSE
 

Comme le communisme marxiste l’a scientifiquement prévu, les contradictions internes du régime capitaliste déterminent actuellement sa ruine.

La crise économique internationale en cours n’est pas seulement financière, mais est une crise de surproduction. La débâcle de la dette et la spéculation ne sont pas la cause, mais les conséquences inévitables de la récession et de la faillite historique du capital – qui est à la fois industriel et financier – en tant que mode de production. Les marchés sont engorgés de marchandises invendues, de nombreuses branches d’industrie réduisent leurs productions et des usines entières ferment. Les travailleurs en chômage technique et les chômeurs augmentent, le plus souvent sans aucune assistance sociale. Le Capital parvient avec des difficultés de plus en plus grandes à maintenir en vie ses esclaves salariés.

Les États du monde entier, gouvernement de «droite» comme de «gauche», sont intervenus pour défendre les profits du capital national, d’un côté en réduisant par la force les salaires et en augmentant l’intensité et la durée du temps de travail, de l’autre en accumulant d’énormes dettes afin de repousser la survenue d’une crise déjà là depuis des décennies, et qui finalement explosera de façon encore plus gigantesque. Le déroulement de la crise mondiale a successivement démontré la faillite du régime du profit, tant sous la forme du capitalisme d’État que sous celle du soi-disant libéralisme. Avec l’aggravation de la crise, il devient de plus en plus difficile de masquer la dictature de fer du capital sur la classe travailleuse derrière le mythe bourgeois abject de la démocratie.

Quel que soit la politique menée par l’État bourgeois, elle est et sera toujours dirigée contre la classe travailleuse. Chaque capital national est indissolublement lié au marché international et à la finance mondiale. La demande de couper les liens est une proposition encore plus réactionnaire et utopique. Quel que soit le gouvernement, qu’il soit à la tête d’une puissance moyenne, ou à la direction d’un grand État impérialiste, la politique budgétaire, fiscale, etc... est imposée par les lois économiques du capital qui ne lui laissent aucune latitude, aucune liberté de choix; ou la bourgeoisie se démet ou elle défend son système économique et les privilèges qui en résultent !

Qu’à une bourgeoisie nationale soit concédé le renvoi de sa déclaration de faillite, ou qu’elle soit contrainte en fin de compte de l’accepter; en somme, qu’elle «paye» ou qu’elle «ne paye pas», ne changera rien à la situation des travailleurs si ceux-ci ne savent pas s’opposer à la pression patronale et étatique par la force, grâce à leur mobilisation de classe, en s’organisant sur une échelle toujours plus large.

La dette de l’État bourgeois, qu’elle soit envers les bourgeois ou d’autres État bourgeois, ne concerne pas la classe des travailleurs. L’endettement fait partie du système capitaliste. Aujourd’hui, non seulement tous les États, mais toutes les Nations sont archi endettés. C’est par cette fuite en avant que la bourgeoisie mondiale a pu gagner du temps en reportant la crise, tout en en aggravant les conditions ! Mais il arrive un moment où il faut payer. La ruine de tel ou tel État est le signe de la faillite de ce système économique et de la bourgeoisie, mais non pas des travailleurs ! Les travailleurs ne sont pas opprimés par «la servitude de la dette», mais par l’accumulation du capital qui repose sur l’exploitation du travail salarié.

La nécessité de la classe travailleuse n’est pas de conseiller à l’État bourgeois ce qu’il devrait, ou ne devrait pas faire – il est impossible de «revenir à la croissance» – mais de s’opposer par toutes ses forces à la tentative patronale de profiter de la crise pour augmenter l’exploitation des travailleurs, pour les diviser, pour les canaliser vers une voie erronée.

Ce régime ne tombera pas tout seul, sous l’unique effet de la faillite économique, sociale et théorique, c’est évident. Si les bourgeoisies des grands centres impérialistes réussissent à se maintenir au pouvoir et à conserver intact la force de leur État, alors une troisième guerre mondiale est inéluctable. La crise du capital poussera avec une force incompressible les différents États à l’affrontement, conduisant à un nouveau partage du monde et permettant de recommencer un autre cycle d’accumulation grâce aux destructions massives de marchandises et d’hommes. C’est ce que les deux premières guerres mondiales nous ont appris et la bourgeoise elle-même en a tiré les leçons. Seule l’action internationale consciente du prolétariat révolutionnaire, en s’appuyant fermement sur les principes du communisme, peut éviter à l’humanité d’être précipitée dans un troisième conflit impérialiste, en renversant par la force des armes ces classes infâmes.

Cette crise générale, profonde et irréversible, démontre que le régime capitaliste ne laisse aucun espoir aux prolétaires. Ils ne trouveront pas de salut en s’enfermant à l’intérieur de leur usine, ni dans leur nation. Les prolétaires n’ont pas de patrie. Le prolétariat peut se sauver, et avec lui tous les opprimés du monde, uniquement en reconstituant son unité de classe, d’abord à l’intérieur de ses frontières nationales puis au niveau international.

La crise du capitalisme loin de se résoudre s’aggravera en une spirale de causes et d’effets de plus en plus dramatiques. Il n’existe pas une variété de solutions possibles pour celle-ci: il existe une unique solution bourgeoise à laquelle s’oppose la solution prolétarienne. L’alternative sera nécessairement la suivante: ou guerre impérialiste entre les États nationaux bourgeois ou révolution prolétarienne internationale.

Tous les gouvernements bourgeois, «de droite» et de «gauche», poussés par la crise, ont imposé aujourd’hui de très dures mesures à la classe travailleuse; demain face au précipice, ils chercheront à entraîner les travailleurs dans le carnage de la guerre, pour s’assurer un nouveau partage du marché mondial, et surtout pour empêcher par la guerre la révolution.

Cette perspective prévue par le communisme révolutionnaire sera confirmée demain comme l’a été aujourd’hui la prévision marxiste de la grande crise, parce qu’il s’appuie sur la même base scientifique du marxisme, sur sa lecture de l’expérience historique de deux siècles de capitalisme, de ses crises, de deux guerres mondiales et de ses Révolutions.

La revendication de «ne pas payer la dette» et la lutte «contre l’ Europe des banques» ne défendent pas la classe travailleuse. Elles seront au contraire utiles aux futurs gouvernements bourgeois, revêtus de rouge ou de noir, qui auront la tâche d’entraîner les travailleurs vers la guerre pour la défense du «Pays» contre les nations ennemies.

La véritable lutte prolétarienne n’est pas contre la dette mais pour le salaire ! Les travailleurs doivent se dresser pour s’emparer des revendications historiques du mouvement prolétarien:


Ces revendications sont communes à tous les travailleurs et unissent leurs luttes par-delà les divisions d’entreprises, de catégories, de races, de religions. Ce sont les seules sur lesquelles il est possible de construire une mobilisation générale de la classe.

Ces revendications historiques ont été arrachées de la main des travailleurs et remplacées par d’autres, élaborées par des décennies de syndicalisme de régime (CGT, CFDT, FO, etc), et qui les divisent et les enferment dans les galères de l’entreprise. Mais celui qui aujourd’hui propose aux travailleurs la «lutte contre la dette» ne fait que recouvrir la veste prolétarienne d’une nouvelle anti-prolétarienne qui appartient à l’opportunisme bien connu.

Voici ce qui devient de plus en plus urgent pour les travailleurs: la reconstitution d’un front unique syndical sur la base de ces revendications, pour leur défense inconditionnelle, contre l’intérêt de l’économie nationale bourgeoise et en dehors de tout compromis avec le régime capitaliste. C’est sur cette seule voie que l’on peut œuvrer à la reconstitution d’un puissant Syndicat de classe, en dehors et contre tous les syndicats de régime !

La classe travailleuse doit apprendre à s’organiser séparément des classes dominantes ennemies et des couches intermédiaires incertaines et de leurs «mouvements», parce qu’elle seule porte en elle la force et le germe de l’avenir. Seule une classe bien encadrée et visant ses objectifs, qui emploie l’arme de la grève et non les urnes électorales et le référendum, pourra demain prendre la tête des infinies expressions du mécontentement social contre le capitalisme.

Dans ce but, il est nécessaire que se renforce et s’étende l’organisation politique du prolétariat, le Parti Communiste International, instrument indispensable pour maintenir aujourd’hui la perspective de la révolution communiste, pour guider demain le prolétariat dans la lutte pour la conquête du pouvoir politique, vers la complète émancipation communiste de l’homme.