Parti Communiste International

 

18 mars 2012

Réformisme et ses illusions ou Révolution !

 
 
 
Les deux courants réformistes social démocrate et stalinien veulent se refaire une virginité avec le "Front de Gauche". Ainsi sans révolution, sans renverser par la force la bourgeoisie il serait possible d’avoir une répartition des richesses différente entre les classes, d’avoir un salaire décent et un travail stable, de vivre honnêtement de son travail sans risque de se retrouver au chômage, de maintenir une assurance vieillesse pour tous et une sécurité sociale sans déficit remboursant intégralement les soins et enfin une société sans crise économique, sans crise de surproduction !

Que le Front de Gauche croit, ou ne croit pas à ces illusions de petits bourgeois, peu importe. Par contre qu’il diffuse de telles inepties dans les rangs du prolétariat, c’est proprement criminel !

Durant la phase des "30 glorieuses" le capital a connu un cycle d’accumulation presque sans-à-coup avec des rythmes inconnus de l’entre deux guerre. De 1952 (année où la production industrielle dépasse le maximum de 1930) à 1974, la production industrielle a cru au taux annuel moyen de 6,2%, contre 0,7% entre 1912 et 1930 !

C’est durant cette période qu’a été mise en place la sécurité sociale permettant l’accès aux soins à tous et un minimum de retraite pour les vieux. Le niveau de vie a effectivement augmenté et les conditions de travail se sont améliorées, créant ainsi l’illusion qu’un progrès continu et sans crise économique était possible au sein de la société bourgeoise. Ce que l’on oublie, c’est que ce cycle d’accumulation du capital reposait sur les destructions massives de le Seconde Guerre mondiale et de ses 50 millions de morts. Destructions et massacres qui ont permis au capitalisme mondial de sortir de la crise de surproduction des années 30 et de connaître une seconde jeunesse.

D’autre part les avantages sociaux n’ont pas été donnés par la bourgeoisie, ni acquis par le bulletin de vote, mais arrachés de haute lutte par la classe ouvrière à travers l’association syndicale, l’esprit d’entraide, de solidarité et de fraternité. La bourgeoisie sous la pression a dû lâcher du leste et elle l’a fait parce qu’alors le capital était en pleine croissance. Il valait mieux accepter des augmentations de salaire que de risquer de perdre les mirifiques profits à cause de grèves longues et dures. Lorsque la bourgeoisie est attaquée au "portefeuille", cela lui fait mal.

Aujourd’hui la situation a radicalement changé: la phase d’expansion s’est définitivement terminée en 1975 avec la première grande crise mondiale de surproduction de cet après guerre. Depuis, le capitalisme mondial connaît une suite ininterrompue d’accumulations et de crises de surproduction. Pour la France, au taux annuel moyen de 6,2% des "trente glorieuses", s’est substitué le mirifique taux de 1,3%. Et ce qui est vrai pour le capitalisme français l’est aussi pour tous les grands pays industriels. Vérifiant la baisse tendancielle du taux de profit énoncé par Marx dans son œuvre "Le Capital".

La bourgeoisie internationale tente par tous les moyens de sauver son système de production qui lui garantit ses privilèges de classe. Elle en est réduite à gérer au jour le jour, à parer au plus pressé. Sous la pression de la concurrence elle est contrainte à vider de son contenu la législation du travail, à systématiser le recours au travail précaire, à la sous-traitance, elle démantèle tout ce qui est service public; le wellfare state de cet après guerre est jeté à la poubelle, non pas parce que la bourgeoisie est foncièrement mauvaise, mais parce qu’elle y est contrainte par les lois économiques du capital. Une seule chose compte, le profit à court terme. Ce faisant le capitalisme, et avec lui la bourgeoisie, devient de plus en plus parasitaire et inutile.

Et le "Front de Gauche" vous laisse accroire qu’il est possible d’augmenter le Smic à 1700 euro, que l’on peut ramener la retraite à 60 ans, assurer le remboursement par la sécurité sociale à 100%, tout en supprimant les déficits. Que l’on peut obtenir une répartition différente des revenus qui serait plus en faveur de ceux qui travaillent. Et tout ça sans utiliser la trique !

Jean Luc Mélanchon déclare aux "Échos" que: «les investisseurs n’ont aucune raison d’avoir peur de mon programme». Que sont les investisseurs, sinon des parasites, des inutiles qui grâce au capital monétaire vivent de l’exploitation du travail salarié, tout comme l’aristocratie sous l’ancien régime vivait de l’exploitation des paysans soumis au servage.

En 2009 le capitalisme mondial a frôlé une crise pire que celle de 1929 ! Elle n’a été évitée de justesse que par l’injection massive de plusieurs milliers de milliards de dollars dans les circuits de l’économie capitaliste mondiale. Ce qui a conduit à accumuler des montagnes de traites douteuses dans les coffres des banques centrales et les États à un taux d’endettement vertigineux: 1646 milliards d’euro de dettes publiques pour la France en 2011, soit 84,5% du PIB !

La BCE par crainte d’un effondrement de la production et d’une banqueroute financière comme en 2008 a prêté aux banques, en l’espace d’un trimestre, sous couvert d’un remboursement dans 3 ans, 1000 milliards d’euro. Et ceci seulement pour éviter un effondrement de la société bourgeoise, sans pour autant permettre une relance de l’accumulation du capital.

A la prochaine chute de la production industrielle, et celle-ci est inéluctable, la crise de surproduction surpassera celle de 1929. Elle entraînera la Chine, les États-Unis, l’Europe et le reste du monde.

Si vous croyez aux bobards du "Front de Gauche" et pouvoir faire l’économie d’une révolution, vous vous fourvoyez. Le réformisme social démocrate et stalinien a conduit le mouvement prolétarien de défaite en défaite, le trahissant lors de chaque affrontement critique avec la bourgeoisie. Entraînant une démoralisation et une désorganisation de la classe ouvrière. Croyez-vous qu’ils ont changé ? Non, le Front de Gauche ressort les même ficelles, la même tactique, le même programme: dévier les luttes sur le terrain démocratique, qui est celui de la bourgeoisie dans lequel le prolétariat s’est tant de fois embourbé. Alliance électorale au second tour. Et pour son programme, intervention de l’État dans l’économie.

Peut-être qu’une fois au gouvernement réussiront-ils à obliger la bourgeoisie à payer une partie de ses impôts mais sûrement pas les multinationales, qui non seulement ne payent pas, ou très peu d’impôts, mais en plus utilise les paradis fiscaux pour ne pas payer la TVA. Et que dire des crises de surproduction qu’ils n’évoquent même pas ! Aucun État n’a réussi à les empêcher. Le fameux "socialisme" à la Staline, qui n’était rien d’autre qu’un capitalisme d’État dans les villes et un hybride monstrueux de capitalisme privé et de petites productions parcellaire dans les campagnes, a fini en une banqueroute retentissante. De 1990 à 1998 la production industrielle en Russie s’est effondrée de 55% ! Pire que durant la grande crise des années 30 aux États-Unis.

Vous avez déjà fait l’expérience d’un gouvernement de gauche en 1981 et vous avez vu le résultat. Êtes-vous prêts à recommencer ?

Le capitalisme est un cadavre qui chemine encore. Le rôle historique du capitalisme a été de socialiser les forces productives: Il a remplacé la production parcellaire et individuelle du paysan et de l’artisan par la production industrielle basée sur le travail collectif des travailleurs salariés. Il a rendu les peuples du monde entier interdépendants, en développant avec les multinationales un vaste réseau économique à travers la planète. Ce faisant il a développé à une échelle gigantesque les bases économiques de la société communiste. Cette base entre aujourd’hui en conflit avec les rapports de production capitalistes: le salariat et le capital. Plus la productivité augmente, plus la valeur ajouté devient dérisoire par rapport aux capitaux à avancer, condamnant ainsi à mort le capitalisme.

Les rapports de production capitalistes sont devenus une simple enveloppe qu’il faut abolir pour libérer la société communiste. Mais cela exige le renversement par la force des armes de la bourgeoisie industrielle, financière et terrienne, son expropriation et sa mise hors la loi.

La révolution se prépare: en premier en s’organisant sur le terrain de la lutte syndicale dans de vrais syndicats de classe. Syndicats qui n’hésiteront pas à recourir à la grève générale pour défendre les intérêts des travailleurs. Et non pas des syndicats qui font semblant de vous organiser, comme le font les syndicats de collaboration de classe (CFDT, CGT, FO). Le long chemin de la reprise de la lutte de classe exige de retrouver le sens de la solidarité et de la fraternité entre travailleurs.

Mais pour renverser par la force la bourgeoisie il faut pour cela rejoindre les rangs du Parti Communiste International qui se maintient, depuis la contre-révolution stalinienne, résolument sur le terrain programmatique du communisme révolutionnaire.