Parti Communiste International

Paris, janvier 2015
CE N’EST PAS UNE GUERRE DE RACES ET DE RELIGIONS, MAIS LA PRÉPARATION DE LA GUERRE IMPÉRIALISTE

 

Les massacres à Paris entre le 7 et le 9 janvier 2015 perpétrés, selon la presse bourgeoise, par des « extrémistes islamistes », est décrit par tous les régimes bourgeois et par les médias qui leur sont les plus soumis, comme l’épisode d’un heurt inévitable entre civilisation, religions et races ; et il se répète à foison que « nous sommes tous contraints » à nous défendre contre cette agression, contre cette guerre. En conséquence, tous les chefs des États bourgeois européens, accompagnés par la masse d’un peuple interclassiste, sont descendus dans la rue pour glorifier « nos valeurs » occidentales de Liberté et de démocratie.

Nous constatons en somme que la lugubre mise en scène a fonctionné à la perfection une nouvelle fois pour pousser les masses dans le patriotisme et la solidarité nationale. Peu de voix se sont élevées pour dénoncer les contradictions évidentes du scénario, le parti pris des médias, et la vieille méthode du terrorisme étatique auquel est soumis le « peuple ». Il ne peut en être autrement sans l’existence d’un parti d’opposition antibourgeois, et avant tout communiste révolutionnaire.

Nous ne rappellerons pas ici l’histoire des « campagnes de violence » dont l’ Italie a une expérience certaine.

Pour faire la guerre, il faut obtenir la soumission, morale et matérielle, de ceux qui iront y mourir. Et puisque les motifs réels des guerres impérialistes ne sont pas avouables – c’est-à-dire les intérêts égoïstes du grand capital international – il faut qu’on invente une mythologie capable d’aveugler les yeux des prolétaires et des petits-bourgeois. On expliqua au « peuple » la Première Guerre mondiale comme étant nécessaire pour lutter d’un côté contre le militarisme allemand, et dans l’autre camp contre le féroce et féodal tsar. La Seconde Guerre mondiale aurait été, selon les scénaristes bourgeois, celle de la démocratie et du socialisme contre le fascisme et le nazisme. Des dizaines de millions de prolétaires, surnuméraires par rapport aux nécessités de l’accumulation du Capital, ont été envoyés se faire massacrer. Et durant ces événements tragiques, seuls les communistes révolutionnaires ne se soumirent pas et dénoncèrent infatigablement la monstrueuse tromperie.

Et ensuite on passa à la préparation de la Troisième, en déclamant l’opposition du libéralisme occidentale à l’étatisme russe, faussement qualifié de communiste. Aujourd’hui on y ajoute le scénario, encore plus inconsistant, du « terrorisme islamique » qui depuis le 11 Septembre 2001, « nous » aurait déclaré la guerre.

Oh oui, un scénario bien inconsistant ! Le « terrorisme », utilisé par tous les États selon leurs besoins, est un instrument et non un objectif ; et d’ « islamique » il n’a pas ou peu de choses, ni en doctrine ni en programme si l’on se réfère à la situation sociale réelle et à un projet politico-national pour les pays arabes. Ces « terroristes », bien armés et approvisionnés, ne sont que des mercenaires au service des grandes puissances impérialistes.

Toutes les Églises sont de dociles instruments des États et des forces de la contre-révolution. Et particulièrement dans les pays arabes et orientaux, les « islamistes » répriment aujourd’hui les luttes et les organisations de la classe ouvrière, comme ils l’ont déjà fait au siècle dernier.

Car c’est une bien étrange guerre celle qui frappe non pas les forces armées et policières ou si peu, de l’ « ennemi occidental », mais la banale population, par des attentats sur les marchés, les trains, etc... Ce sont des actions dont le but n’est pas de diminuer la force de l’adversaire, mais de l’accroître, comme le confirme les événements de Paris.

Par conséquent, nous ne sommes pas d’accord avec eux : il s’agit d’une guerre ! Une guerre contre la classe ouvrière mondiale, une guerre quotidienne pour détourner les travailleurs de leurs luttes et d’une réorganisation nécessaire, une guerre contre tous les prolétaires du monde qui, partout, du Nord au Sud, en Europe et au Moyen Orient, aux USA comme en Russie et en Asie, demeurent, par nécessité historique, l’unique et l’irrépressible ennemi mortel de cette société désormais en putréfaction.

Contre les hauts parleurs de régime, de droite et de gauche, qui débitent leur idéologie en apparence opposée, mais bien huilée pour la défense de sa majesté le Capital, nous affirmons que sur ce champ de bataille où se heurtent les impérialismes, les prolétaires risquent encore une fois de se fourvoyer dans les divisions nationales, ethniques et religieuses, et se soumettre à la classe dominante, qui est seulement en apparence divisée en deux camps en lutte, mais en réalité unis pour défendre ses intérêts et son pouvoir.

Du côté de l’humanité travailleuse, il y seulement la force théorique et la praxis du communisme. Ce n’est que dans cette lutte finale que se trouve le futur, et c’est dans cette voie que les prolétaire du monde entier doivent se rassembler : Prolétaires de tous les pays, unissez-vous.